Verranno a chiederti del nostro amore
Fabrizio De André, Giuseppe Bentivoglio, Nicola Piovani
Universal Music Publishing Ricordi Srl
Quando in anticipo sul tuo stupore
verranno a chiederti del nostro amore
a quella gente consumata nel farsi dar retta
un amore così lungo
tu non darglielo in fretta,
non spalancare le labbra a un ingorgo di parole
le tue labbra così frenate nelle fantasie dell'amore
dopo l'amore così sicure a rifugiarsi nei "sempre"
nell'ipocrisia dei "mai"
non son riuscito a cambiarti
non mi hai cambiato lo sai.
E dietro ai microfoni porteranno uno specchio
per farti più bella e pensarmi già vecchio
tu regalagli un trucco che con me non portavi
e loro si stupiranno
che tu non mi bastavi,
digli pure che il potere io l'ho scagliato dalle mani
dove l'amore non era adulto e ti lasciavo graffi sui seni
per ritornare dopo l'amore
alle carezze dell'amore
era facile ormai
non sei riuscita a cambiarmi
non ti ho cambiata lo sai.
Digli che i tuoi occhi me li han ridati sempre
come fiori regalati a maggio e restituiti in novembre
i tuoi occhi come vuoti a rendere per chi ti ha dato lavoro
i tuoi occhi assunti da tre anni
i tuoi occhi per loro,
ormai buoni per setacciare spiagge con la scusa del corallo
o per buttarsi in un cinema con una pietra al collo
e troppo stanchi per non vergognarsi
di confessarlo nei miei
proprio identici ai tuoi
sono riusciti a cambiarci
ci son riusciti lo sai.
Ma senza che gli altri ne sappiano niente
dimmi senza un programma dimmi come ci si sente
continuerai ad ammirarti tanto da volerti portare al dito
farai l'amore per amore
o per avercelo garantito,
andrai a vivere con Alice che si fa il whisky distillando fiori
o con un Casanova che ti promette di presentarti ai genitori
o resterai più semplicemente
dove un attimo vale un altro
senza chiederti come mai,
continuerai a farti scegliere
o finalmente sceglierai.
ILS VIENDRONT S'ENQUERIR DE NOTRE AMOUR
Lorsqu'en avance sur ta stupeur
Ils viendront s'enquérir de notre amour,
A ces gens-là, si entraînés à se faire écouter,
Ne donne pas trop vite un amour si long.
N'engorge pas tes lèvres avec des mots en bouchon,
Toi qui retenais toujours tes fantasmes d'amour,
Après l'amour si prête à te réfugier dans les "toujours",
Dans l'hypocrisie des "jamais"…
Je n'ai pas su te changer,
Tu ne m'as pas changé, tu le sais.
Avec leurs microphones, ils vont t'apporter un miroir
Pour te faire plus belle, pour que tu me penses déjà vieux…
Tu te maquilleras comme tu ne faisais jamais avec moi
Et ils s'étonneront que tu ne me suffisais pas.
Dis-leur donc que le pouvoir, moi je l'ai jeté de mes mains
Où l'amour n'était pas adulte, tout en griffant ton sein,
Pour revenir, après l'amour, aux caresses de l'amour,
C'était tellement facile…
Tu n'as pas su me changer,
Je ne t'ai pas changée, tu le sais.
Dis-leur que tes yeux on me les a toujours rendus
Comme des fleurs qu'on offre en mai et qu'on rend en novembre,
Tes yeux comme des consignes pour tes employeurs,
Tes yeux embauchés depuis trois ans, tes yeux pour eux.
Déjà bons pour tamiser des plages sous prétexte du corail
Ou pour se jeter dans un cinéma avec une pierre au cou,
Trop fatigués pour ne pas avoir honte de se reconnaître dans les
miens,
Tout à fait pareils aux tiens…
Ils ont su nous changer,
Ils l'ont fait, tu le sais.
Mais sans que les autres n'en sachent rien,
Dis-moi, comment on se sent sans rien programmer?
Tu seras encore tellement fière que tu te montreras toi-même du doigt,
Tu feras l'amour par amour, ou pour que ça ne te manque pas?
Tu iras t'installer chez Alice qui fait son whisky en distillant des
[ fleurs
Ou chez un dragueur qui a promis de te présenter à ses parents?
Ou tu resteras plus simplement où les moments sont tous pareils
Sans te demander comment ça se fait?
Tu iras encore te faire choisir,
Ou, enfin, tu choisiras?
Traduzione di Joëlle Iannicelli e Riccardo Venturi